Transcription et orthographe du comorien
5 juin 2019L’alphabet
L’alphabet du shiKomori est composé de 26 lettres qui, en recevant parfois certains signes ou en se combinant entre elles, permettent d’obtenir tous les sons de la langue.
Majuscule | A | Ɓ | B | C | Ɗ | D |
minuscule | a | ɓ | b | c | ɗ | d |
Majuscule | E | F | G | H | I | J |
minuscule | e | f | g | h | i | j |
Majuscule | K | L | M | N | O | P |
minuscule | k | l | m | n | o | p |
Majuscule | R | S | T | U | V | W |
minuscule | r | s | t | u | v | w |
Majuscule | Y | Z | ||||
minuscule | y | z |
On distingue :
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5 voyelles orales (a, e, i, o, u) et 5 voyelles nasales (â, ê, î, ô, û). Ces dernières se rencontrent essentiellement dans des mots d’emprunt
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e se prononce comme le « é » dans le mot français péché (Ex : peleo « balai ») ;
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u se prononce comme le « ou » dans le mot français pou (Ex : uɓu « bouillie ») ;
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â se prononce comme le « an » dans le mot français bande (Ex : âda « coutume » qui vient de l’arabe عادة) ;
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ê se prononce comme le « ain » dans le mot français pain (Ex : êhê ! « Oui ! Bien ! C’est ça ! ») ;
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î se prononce comme dans le mot îdi « fête » (le mot vient de l’arabe عيد ) ;
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ô se prononce comme le « on » dans le mot français bon ;
- û se prononce comme dans le mot ûdi « luth » (qui vient de l’arabe عود ).
Attention ! Lorsque deux voyelles se succèdent, elles doivent se prononcer séparément. Exemple : faida. « profit », lire « fa-i-da ».
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- 19 consonnes simples transcrites chacune avec une seule lettre : ɓ, b, ɗ, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, r, s, t, v, w, y et z.
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Les lettres b, d, f, j, k, l, m, n, t, v et z se prononcent à peu près comme en français.
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ɓ se prononce comme si on aspirait l’air, à la différence de la consonne « b » où l’air est expulsé de la bouche. C’est une consonne implosive ;
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ɗ se prononce également en aspirant l’air, contrairement à la consonne « d » où l’air est expulsé. C’est encore une consonne implosive ;
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g se prononce toujours comme dans le mot français gare, même si elle est suivie de la voyelle « e » ou « i » ;
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h se prononce toujours aspirée comme dans l’interjection hop ! ;
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r est toujours roulée ;
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s se prononce toujours comme dans le mot français si ou comme le « ç » dans le mot leçon, même si elle est entourée de voyelles.
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10 consonnes simples transcrites avec deux lettres dh, dj, dr, dz, ny, pv, sh, th, tr, ts :
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dh se prononce comme le « th » de l’anglais that ou le « ذ » comme dans le mot arabe « ذهب » [ð] ;
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dj se prononce comme le « dj » dans Djibouti, ou le « j » dans le nom anglais John [ʤ] ;
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dr se prononce comme le « d » à « l’africaine » [ɖ] (attention, il ne faut pas prononcer le son « d » suivi du son « r » ; mais essayez de prononcer ces deux lettres en même temps) ;
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ny se prononce comme le « gn » dans le mot français pagne [ɲ] ;
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pv se prononce comme le « v » de l’espagnol la vida [β] ;
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sh se prononce comme le « sh » de l’anglais she ou le « ch » du français chat [ʃ] ;
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th se prononce comme le « th » de l’anglais thing ou le « ث » de l’arabe « ثور » [θ] ;
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tr se prononce comme le « t » à « l’africaine » [ʈ] ;
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ts se prononce comme le « ts » dans mouche tsé-tsé [ʦ].
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15 consonnes complexes mi-nasales : mɓ, mb/mpv, mp, nc, nɗ, nd, ndj, ndr, ndz, nf, ng, nk, nt, ntr, nts et nv.
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des consonnes arondies : ɓw, cw, dhw, ɗw, fw… zw.
On utilisera également deux autres signes :
- ‘ (l’appostrophe) pour marquer l’élision (chute d’une voyelle), comme dans n’emwana (= na + emwana) « et l’enfant »
- ¨ (le tréma) pour marquer l’attaque vocalique dans certains mots, comme le mot suäla « question »
L’orthographe
Le comorien est une langue agglutinante : un mot est formé d’un radical auquel se greffe un certain nombre d’affixes [préfixe(s) et suffixe(s)]. Ainsi, le radical –som– peut donner :
msomo « lecture, étude »
ou
omsomo « la lecture, l’étude »
ou
husoma « lire, étudier »
ou
husomesa « enseigner »
ou encore
ngarisomao « nous lisons »
etc.
Nous voyons donc que radical et affixes sont écrits ensemble. L’orthographe des mots utilisée ici respecte les règles orthographiques officielles adoptées par décret présidentiel le 12/12/2009.
L’accent mélodique
Le comorien est une langue à accent « mélodique ». En shiKomori, chaque mot porte, à l’état isolé, un seul accent qui peut se placer, soit sur l’avant-dernière syllabe dans la plupart des cas (Ex : mirunɗa ~ mirundra « orangers », ɗaho ~ ɗago « maison »), soit sur la dernière syllabe (Ex : nyungu « marmite », ivuhu « coude », nazi « noix de coco »). Toutefois, dans certains cas en shiNgazidja, notamment dans certaines formes verbales, un mot peut porter deux accents : un accent primaire réalisé sur un registre très haut, et un accent secondaire réalisé un registre moins élevé que le premier (Ex : ngaridjouwasamihi « nous leur pardonnerons »).
La place de l’accent peut varier en fonction du contexte. Elle obéit à des règles un peu complexe. La seule manière de bien placer l’accent, c’est d’écouter les gens parler et de les imiter. Ici, dans la mesure du possible, nous mettrons la syllabe accentuée en caractères gras.
Assalam anlaikum,
La prononciation q comme dans haqqa Rwabbi ou qur’an en arabe existe-t-il ou pas en comorien ?
Que Dieu vous bénisse ainsi que nous tous amine.
Bonjour,
Désolé d’avoir trop de temps pour vous répondre.
Ceci dit, le son « q » (qaf) n’existe pas en comorien. Il est rendu dans notre langue par le son « k ». Exemple : haki « droit » (qui vient de l’arabe حقّ ) sauf si l’on veut avoir une prononciation arabisante…